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CHRONIQUES

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- Trop d'Kystes

Je me souviens avoir longtemps gardé une coupure d’un journal des années 80 qui relatait l’ablation d’un kyste ovarien de 81 kilos, après 10 heures d’opération, sur une femme de 40 ans, dans un hôpital de Baltimore aux Etats-Unis. On n’y disait pas combien pesait la patiente sans cette tumeur encombrante. J’avais saisi ce prétexte pour convier mes amis à une bamboula, leur disant qu’un truc pareil devait s’arroser. Dans la vie, nous n’avons pas tant d’occasions de bambocher pour négliger celles que le hasard nous donne. Et nous avions bu, en proportion de l’affection, énormément bien sûr, au prompt rétablissement de cette inconnue si lourdement éprouvée. Nous étions alors jeunes et compatissants.
Or, ce matin, parcourant les nouvelles, je tombe sur un article insolite rapportant les déboires d’une femme, de son kyste et de leur médecin. Je vous rassure, ce ne sont pas les mêmes. La chose s’est passée en Nouvelle-Zélande. Madame Bidule, 44 ans, se plaint de douleurs stomacales et d’une prise anormale de poids. Le toubib, la voyant en effet s’arrondir, lui prescrit, sans même l’ausculter, des pilules amaigrissantes. Ca dure deux ans. L’autre jour, hospitalisée d’urgence, le chirurgien lui trouve un kyste utérin, de surcroît cancérigène, de 14,7 kilos. De quoi gêner aux entournures. On espère que la malade n’est pas condamnée. Par contre, le bon docteur écope d’une amende de près de 15 000 dollars, infligée par une commission disciplinaire. Ce devait être un glandeur troskyste.
Certains affirment que les erreurs médicales font des milliers de victimes. On meurt d’autre chose que de ce que le médecin avait diagnostiqué, voilà tout. N’oublions pas que les maladies sont souvent les plus malignes. De toute manière, disait Molière, c’est toujours la faute de celui qui meurt.
On rapport que Plutarque réclamant un fossoyeur, et son esclave plaidant pour un médecin, le philosophe répondit : « Au diable les intermédiaires ! » Voilà des paroles que ne contrediront pas ce vieillard qui s’est retrouvé avec une jambe sur les bras, amputé par une regrettable confusion, ni ce quadragénaire, opéré des sinus, à qui le chirurgien a coupé les nerfs optiques. Les sages éviteront donc toute confiance aveugle. D’ailleurs, ils ne croient guère que les médecins légistes.
Comment, ces histoires vous coupent l’appétit ? Allons, on sert rarement des ganglions en salade ! Et on ne lit pas à table. Pour en revenir à nos boutons, Kyste vient du grec ancien kustis qui désignait une poche gonflée, une vessie. Entré en pathologie, le mot parle d’une cavité anormale située dans un organe ou dans un tissu et contenant une substance liquide gazeuse ou solide, et protégée par une membrane hermétique. Un vrai sac à embrouilles. Pour toute réclamation, contactez Jésus Kyste.

Photos : Jean-Luc Petit / Site : HeerSpirit