Le Canard Enchainé 26/12/01 :
Bourgogne Magazine 2001 par Sébastien Chabard:
Le Canard Enchainé 04/12/02 :
Le Figaro Magazine 14/12/02 :
La Chasse 12/03 par Patrick Seurot :
Vents du Morvan Hors-série été 2004 par Pierre Léger :
Le Canard Enchainé 28/12/05 :
Journal de Saône-et-Loire, 05/12/09 :
Bourgogne magazine Janvier 2010 :
Le Grand Chalon/Avril 2010 par Anne-France Courvoisier :
Gens du Morvan 13/02/10 par Bernard Mugnier:
Le dernier Mary-Gérard Vaude: "J'avais 20 ans..." dans les années 60
C'était le temps où les garçons se prénommaient Jean, Georges, Gaston, Maurice ou Marcel et les filles Henriette, Nicole ou Jacqueline, les voitures Aronde, Dauphine ou Ami 8, les tracteurs Deering, Alichamer ou Ferguson.
C'était le temps où le Crédit Agricole ne proposait que quatre produits, compte courant, livret, obligations et bons à 5% à des clients qu'il réunissait le soir dans les salles communales pour leur apprendre à remplir les chèques.
C'était le temps du formica, des juke box et des mobylettes.
C'était le temps où des jeunes gens qui n'avaient jamais vu la mer traversaient la Méditerranée pour livrer une guerre sans nom qui allait en faucher 30.000 et laisser aux autres des cicatrices jusqu'au plus plus profond de leur conscience.
C'était les années 60 et ils avaient 20 ans.
Jean, Georges, Maurice, Jacqueline, Nicole et les autres "avaient 20 ans dans les années 60". Aujourd'hui retirés des affaires, anciens paysans, bouchers, vétérinaires, employés de la banque verte, techniciens de coopérative, commerçants ou instituteurs ils ont ouvert leur boîte à souvenirs devant Mary-Gérard Vaude qui a les cuisinés avec talent pour nous servir des plats aux saveurs oubliées.
On peut, à propos de cet ouvrage, parler de nostalgie. De la fierté d'une génération qui a accouché dans l'enthousiasme et la foi dans le progrès d'une société nouvelle. Des regrets de promesses évanouies. D'un Tour de France des cultures.
Se plonger avec empathie dans des destins singuliers
On peut aussi s'y plonger avec empathie à la rencontre de destins singuliers d'où jaillissent parfois, par delà les fiches de curriculums bien présentés, des tranches de vie bouleversantes.
Ne pas résister au chagrin ancré au coeur d'un Georges Neuville toujours endeuillé par le manquement d'un grand-père maternel adoré, maquignon au « portefeuille bourré de billets, gonflé comme un dos de brioche, mais de cuir usé et décousu comme une poche de miséreux » qui promettait chaque jour à l'enfant terres et troupeau avant de « reprendre ses esprits dans le bureau du notaire » parce qu'il était inconcevable qu'un Neuville hérite des Guerrier.
Adhérer à la révolte silencieuse de Jean-Marc, métayer d'un comte d'Ancien Régime qui « ne connaissait que les soustractions », achevant seul aujourd'hui, toujours à l'ombre des murailles du château Clunisois, une vie consacrée à la terre et aux parents.
On lit bien, même s'il ne l'avouera jamais, que Mary-Gérard Vaude a des préférés parmi les soixante-trois sexagénaires ruraux qu'ils a confessés au quatre coins de France: aridité de style pour sécheresse de l'âme, flamboyance du récit pour les êtres généreux.
Avec un sens de la formule amusée et amusante auquel il nous a habitués depuis ses débuts en littérature. « Bien entendu, en classe, le patois était proscrit comme pet dans une église » rigole l'ancien enfant de choeur devenu hussard de la République en dressant le portrait de son compagnon de l'Éducation nationale en Bresse.
Voici donc un chouette bouquin à déposer dans votre pièce préférée pour le tenir à portée de main afin de le déguster vie par vie. On regrette toutefois que Mary-Gérard Vaude, Autunois marqué par « les vacances qu'il passait chez ses oncles et tantes paysans du Morvan », qui instruisit pendant des années les écoliers de La Celle en Morvan, ne nous ait offert aucune tranche de vie morvandelle.
L'ouvrage est illustré par plus de 200 photographies ressorties de la photothèque du ministère de l'Agriculture et de la Pêche.
|