- Intro
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées. Une sentence du XVIIIème des plus pertinentes. Ce serait plutôt aujourd’hui : que chacun s’occupe de ses affaires, le monde s’en portera mieux.
Les vaches sont fort nombreuses à courir nos expressions familières. C’est dire leur importance. Pas d’autre animal qui lui arrive au pis, ni dans l’histoire, ni dans la langue, ni dans le commerce, ni dans l’industrie. La vache nous accompagne depuis des milliers d’années. Elle image encore notre parler de citadin. Elle remplit encore nos frigos. Elle sert encore à nos chaussures. Lait, viande, peau, autant de litres, de quartiers, de cuir. Autant de métiers.
Demandez à n’importe qui de vous parler des vaches. Il aura toujours quelque chose à dire. Il les adore. Il les collectionne. Il les photographie. Elles lui rappellent son enfance. Il s’en fout. Il n’a pas que ça à penser. Bof, il préfère les chats. Il les déteste. Elles lui rappellent sa belle-mère. Elles bousent. Elles sentent mauvais. Elles polluent.
Mais pour ceux qui aiment à les regarder, les vaches c’est comme les pâquerettes, les champignons, les arbres, les ruisseaux, les petits oiseaux. C’est comme une évidence. A quoi donc serviraient les prés ? Que deviendrait le bousier ? Et le boucher, et le rayon fromage, et le cordonnier ?
Pour ceux qui aiment à les manger, les vaches c’est bon comme du bœuf, tendre comme de la rosée, goûteux comme la vie qu’on mord à pleines dents. C’est du lait dans tous ses états. C’est du beurre à tartiner. Et du fromage ! Des centaines de pâtes, de croûtes, de formes, de boîtes. Là, personne n’ira dire que c’est l’œuvre du bon dieu. Parce qu’en vérité le fromage est la plus savoureuse invention de l’homme. Tant pis pour ceux qui lui préfèrent la mayonnaise.
La vache, est une corne d’abondance. Une fourgonnette. Elle fait penser à ces marchands qui klaxonnaient dans les cours de ferme. Elle a toujours quelque chose à vendre.
La vache est un monument. On la verrait volontiers statufiée sur la place des villages aux côtés du poilu brandissant son drapeau et tenant son fusil. La patrie lui est reconnaissante.
La vache est le symbole d’une pérennité. Le foie gras se fait tout petit à côté. Massive, tranquille, meuglant, sonnant, balançant sa mamelle, plantée dans ses prés comme un arbre, accrochée à ses montagnes, elle incarne à la fois passé, présent et avenir. Le monde a tant changé. La vache est toujours là
Son odeur est comme l’essence de son terroir. Il n’y a que la mer pour porter par les terres une si vaste exhalaison, ses algues, ses poissons. L’odeur de la vache fait reculer les nez trop délicats. Elle est si épaisse qu’il semble que les mouches pourraient s’y engluer. Elle charrie dans un flux consistant, presque tangible, ses seaux de lait, ses mottes de beurre, ses croûtes fleuries, ses rôtis de veau, ses côtes de bœuf. Et la vache, bonne fille, nappe le tout d’un jet de bouse. C’est l’herbe des prairies.
- Anaphore
Le cul des vaches traîne une réputation de bouseux. C’est injuste. Ce besogneux ne montre que les effets d’une tâche exclusive, prenante et répétitive. Le taon s’y repose. La mouche s’en enivre. Le bousier le vénère. Le cul serré l’abhorre. Le pisse-froid le fuit comme la peste. Et le petit enfant s’en étonne comme il fait devant toutes les merveilles du monde.
Le cul des vaches va son train de bouses, sans se soucier où choit cette manne odorante. Ce n’est pas son affaire. S’il n’est pas toujours propre, c’est que la vache a d’autres tâches. On le torche comme les fesses d’un marmot.
Le cul des vaches est lavé, brossé, peigné, bichonné. Inutile de le parfumer. Il porte des culottes élégantes et variées. Pie noir, pie rouge, charbonnée, panachée, barrée, bigarrée, bringée voire caille, moisie ou truitée.
Le cul des vaches est rarement rebondi. En vérité je vous le dis : la vache n’est pas fessue mais mamelue.
Le cul des vaches sait pourtant arborer une vénusté qui le transfigure. Le gène culard y est pour quelque chose. Mais jamais, au grand jamais, il ne tortille du derrière. C’est qu’il n’a rien de coquet, rien d’érotique.
Le cul des vaches ne donne pas dans les Folies Bergères. Ni dans la parade militaire. Il fait bonne figure dans les allées du Salon de l’agriculture. C’est lui qu’on voit, c’est lui qui nous regarde passer. Qu’il a fière allure, droit dans ses bottes de paille !
Le cul des vaches se prête aux cérémonies officielles. On le ceint d’un ruban tricolore comme un député. Il reste toutefois rétif aux médailles. A qui l’y forcerait, le coup de pied en vache remettrait les idées en place.
Le cul de vache n’attire pas que les mouches. Un monde fou se presse autour. Des flashs crépitent. Soudain, surgi de la cohue, le Président de la République. Le cul des vaches connaît son heure de gloire.
- Bouse
La bouse, dieu merci, ce n’est pas de la merde. Et les bousiers n’ont jamais fréquenté la crotte de caniche. La bouse est une bénédiction. Quand elle jaillit en cascade odorante, qui donc se boucherait le nez ? A humer ce fumet acide, essence du terroir, le citadin se surprend à rêver de campagne.
Dans le règne animal, chacun fait ses besoins comme il peut. Le cheval a le crottin pâtissier, le chien la crotte sournoise, la chèvre crépite comme une averse de grêle, et la poule fiente comme un tube de dentifrice. La vache n’y va pas par quatre boyaux. Pissant telle une fontaine, elle lâche son flux de bouse comme un torrent en crue. Et le canard qui chie en abondance, s’étonne de cet éclaboussement gigantesque et verdâtre.
Ce n’est pas d’hier qu’on vante les bienfaits de la bouse. On en faisait aussi bien des emplâtres, que des moules à fonderie et, séchée, elle servait de combustible. Jusqu’au début du XIXème, en teinturerie, le bousage consistait à passer les étoffes dans un bain de bouses pour en fixer le mordant. La recette si vous y tenez : 1,5 l d’eau pour 30 kg de bouses. Ces tâches industrieuses n’ont pourtant jamais détourné la bouse de sa véritable vocation : engraisser les champs. Point de bétail, point de fumure. Un engrais naturel qu’on érigeait en petits monuments aux portes des étables, et dont les plus imposants disaient l’aisance des propriétaires.
Donc une vache bouse, généreusement. Une douzaine de fois par jour. Ce qui fait quand même jusqu’à 10 tonnes l’année. La bouse est un petit monde dans lequel évolue discrètement insectes et micro-organismes. Les mouches viennent pondre avec empressement sur le monticule encore fumant. Elles sont suivies par quelques coléoptères, les fidèles bousiers, et bien d’autres animaux à titre occasionnel. Ils trouvent là un abondant festin. Quoiqu’on en dise, le métier de coprophage est assurément plus courant que celui d’anthropophage, quoi qu’on en pense.
C’est grâce à l’appétit et à la besogne de toutes ces bestioles que la bouse étale s’anime avant de fondre dans le sol après une année de travaux. Sans quoi elle resterait près de quatre ans à se morfondre, grillée, trempée, givrée, ventée, navrée, inutile, avant d’enfin disparaître comme un avare couché sur son or.
La bouse est un précieux fertilisant. N’est-ce pas un juste retour ? La vache broute, s’en va ruminer puis, dans sa sagesse, rend à la nature ce qu’elle lui a prêté. Avec intérêts.
- La vache, l’éleveur et le véto
Frédéric exerce entre l’Aubrac et le Causse de Sauveterre. Une activité très diversifiée avec les vaches laitières de la vallée du Lot, les troupeaux allaitants du haut plateau de l’Aubrac, et les brebis du bassin dédié au roquefort. Au cabinet, trois hommes, et une « demi femme » qui travaille à temps partiel. Des praticiens très occupés.
C’est un métier de passionné. On ne peut longtemps le pratiquer sans y croire. Et s’y donner. La médecine vétérinaire rurale rencontre tous les jours, voire bien des nuits, une réalité ignorée du public. On est loin du confort citadin de la canine. Les superbes paysages, le contact permanent avec les éleveurs, la vie décalée avec ses charmes singuliers, ses lourdes servitudes, en font une profession hors normes.
Le vétérinaire apprend là ce qu’ignorait l’Ecole. La relation humaine avant tout. Il n’est pas seul face à un animal malade. Entre eux deux, l’éleveur. Sans lui, sa parole, rien de possible. Lui seul connaît bien sa bête. Une compétence indispensable, dont dépend le diagnostic. C’est d’abord une affaire de sécurité. Les vaches, comme les gens, ont leur sale caractère. Ça ne se voit pas. Aussi, l’éleveur doit-il éclairer le véto. Il suit ses vaches depuis la naissance. « - Elle va crever, disait l’un d’eux. - Vous plaisantez ! Elle n’a pas de température, elle mange… » Deux jours après, la bête était morte.
Surtout, il ne faut pas que l’éleveur se mette à employer un jargon technique. Qu’il garde ses mots ! Ils sont d’une grande richesse. Pour qui sait les entendre, ils disent tout. Ainsi, quand on prend des nouvelles au téléphone : « - Ca va mieux, dit l’homme. - C’est de pire en pire, se plaint la femme.» ils ont tous deux raisons. Au véto de se débrouiller. Comment la profession se passerait-elle de flair, d’intuitions ? Le beau costume du scientifique se pose au seuil des étables. Où le docteur bien dans ses bottes, rejoignant les autres membres du trio, va jouer sa partition. A l’affiche : une vache, un éleveur et un véto.
Les vétérinaires les derniers libéraux à répondre 24h sur 24. Une disponibilité qui pèse sur les épaules, sur la vie de famille. Lorsque le téléphone sonnait, le petit garçon de Frédéric se mettait en travers de la porte. Quel que soit l’heure, le temps, il faut partir. C’est aussi la beauté du métier. Qui se sentirait alors inutile ? On l’appelle. Un vêlage. La route, et en vitesse. L’éleveur l’attend en compagnie d’un ami. « Vous m’avez fait gagner une bouteille de champagne ! J’ai parié que vous seriez-là en moins d’une demi-heure. » Très drôle. Heureusement qu’il y avait un vêlage…
Evidemment, l’urgence est prioritaire. Un prolapsus utérin, une acidose aigüe n’attendent pas le lendemain. On laisse tout le reste tomber. Elle chamboule les rendez-vous dûment planifiés, où l’on vous attend à l’heure, et le tout venant à traiter tranquillement. C’est pourquoi le vétérinaire préfère le préventif pour lequel il est formé. Mais c’est difficile à mettre en place. Les éleveurs ne sont pas toujours prêts à cette dépense subie sans nécessité apparente. A part s’ils ont connu quelque catastrophe.
Le vétérinaire ouvre l’œil. S’il entre dans un bâtiment où tous les animaux se retrouvent toujours dans un coin, il ne se dit pas qu’ils s’y sentent bien. C’est qu’ailleurs ils sont très mal. Il se doit de veiller au bien-être animal. D’ailleurs, c’est l’intérêt du propriétaire. Une vache qui boite aura moins de lait, maigrira. Et il est un incontournable : limiter la souffrance. Il se passe beaucoup de choses durant une visite. Conseil, secret, la confiance. On se connaît depuis si longtemps. Plus de vingt ans. Tant de causeries, de confidences. On a vu les enfants grandir. Et puis, à 3 h du matin, franchement, la relation se passe de vernis. On sort du lit, du sommeil. De drôles de gueule et d’accoutrements. Du brut de décoffrage. On pénètre l’intimité des foyers. Le tutoiement vient vite. Les clients restent souvent plus distants, même s’ils ne disent pas « docteur » mais Frédéric. Il y a la facture…
Le vétérinaire traîne avec lui l’odeur de son métier. A poil chez le toubib, douché, brossé, récuré : « Vous êtes vétérinaire, vous ! » Des flagrances de bête et de médicaments. Curieux mélange qui imprègne la peau, les vêtements, la voiture. Et les mômes blottis dans vos bras. Pour eux, c’est un parfum d’enfance. Du poil fumant, de la bouse, dans la madeleine de Proust.
Le vétérinaire a des missions fondamentales. Le cadre individuel, où la pathologie réclame sa présence, urgente ou non, avec les tâches emblématiques du vêlage, de l’obstétrique. S’il doit certifier le suivi sanitaire d’un animal, prise de sang, vaccination, en garantir la traçabilité lors des échanges commerciaux par exemple, il intervient encore sur l’ensemble d’un troupeau. C’est la certification de groupe destinée non seulement à contrôler la santé des cheptels mais encore celle des consommateurs. Il s’agit de l’innocuité des denrées d’origine animale, la viande, le lait. On ne badine pas avec la brucellose, transmissible aux populations. D’autre part, dans le cadre du mandat sanitaire, particularité française enviée à l’étranger, le vétérinaire travaille pour le compte de l’Etat à des opérations prophylactiques ou à la gestion d’une épizootie. Ce dernier s’appuie sur le réseau des cabinets libéraux, capables d’une très grande réactivité.
Les vétérinaires, comme les autres médecins, exercent le plus souvent à plusieurs. Ils se partagent les gardes, chacun profite de l’expérience ou des compétences des autres. Les coûts des structures d’accueil, du personnel, les investissements en matériel, autant de charges allégées. La mutualisation ne s’arrête pas là. Frédéric est membre d’un groupement d’intérêt économique qui réunit neuf cabinets sur l’Aubrac. Certains ne comptent que des femmes. L’intérêt majeur est d’acheter les médicaments moins chers auprès des laboratoires, d’en faire profiter les éleveurs. Et les vétérinaires se sentent les mieux placés pour juger de l’opportunité de leur utilisation. En outre, les rencontres avec les confrères sont sources d’échanges, d’entraide, de marques de confiance.
On rencontre de plus en plus de femmes dans la profession. L’équitation y est pour quelque chose. Du moins au départ. Plus sérieuses dans leurs études, plus sensibles, plus discrètes, elles ont une approche différente. Et une grande compétence. Chez-elles, pas d’esbroufe. Elles savent s’effacer devant l’éleveur. Lors des vêlages, elles le laissent sortir le veau. De quoi lui faire plaisir, alors que le véto fait son travail sans rien lâcher. Et surtout pas les pattes. Certains n’aiment pas avoir affaire au sexe faible. Au téléphone, le discours est toujours le même : « - le veau est gros, il faut de la force ! » Tu parles. Ladite jeunette, un petit bout de femme d’un mètre soixante-quatre : « - C’est moi où vous vous adressez ailleurs. - Venez !» Elles sont redoutables. Après, on les réclame. Mais leur vie de mère les rend naturellement moins disponibles.
La désaffection pour le métier commence à se tasser. Notamment grâce aux femmes. Il suffit d’aller dans une école vétérinaire pour constater cette heureuse féminisation. Une vingtaine de godelureaux sur une centaine de jeunes filles. Le vétérinaire à papa a bien pris sa retraite. Les hommes ont cependant toujours leur place. Frédéric ne vous dira pas le contraire.
- Portrait de famille
Malgré leurs cornes affûtées et leur air un peu vache, les bovins sont de grands pacifistes. Plus d’une mouche doit les piquer pour altérer un flegme atavique. Et ils sont si philosophes que Nietzche disait qu’il fallait apprendre des vaches à ruminer.
Le père ressasse d’impénétrables pensées sous les branches de son arbre généalogique. Sans doute songe-t-il à son innombrable descendance. La mère pointe à l’usine, ou gorge ses petiots du lait de sa mamelle. Les enfants connaissent des destins divers qui se terminent en bétaillère. Tous portent leur odeur comme une émanation de leurs spécialités, lait et viande, quand leur beuglement moelleux rappelle la pâte du fromage. Et il semble que cette voix si grave, si ferme, si grasse, laisse deviner un persillé de viande rouge.
La vache, si on ne lui enlevait pas tous ses enfants, auraient droit à la médaille des familles nombreuses. Mais on ne saurait où mettre cette haute distinction qu’on accroche aux poitrines des mères méritantes. Comme chacun sait, le pis ne se prête pas aux cérémonies officielles. En revanche, la vache jouit d’une réputation que lui enviait plus d’une nourrice morvandelle. Perrette, ses tendres nénés, et son pot au lait, peut aller se rhabiller. Et rien dans le règne animal qui égale la si généreuse mamelle. Elle n’a pas de rivale, ni femme, ni femelle. La vache a deux cornes. Ce sont des cornes d’abondance. Du pis jaillissent des cascades de lait. De son sillage odorant, roulent des fromages, se détachent des quartiers de viande.
De son train de sénateur, le taureau ébranle sa masse athlétique, promène comme un encensoir ses précieux testicules. Là réside tout son génie, là oscille son coffre-fort. Pénétré de son importance, Il se dresse, immobile, monumental, au milieu de son harem. Il est comme un ciel d’été quand soudain survient l’orage. Mugissant, grondant comme un fauve, et grattant, sa course furibonde ébranle la pâture. Ce mâle impétueux a bien mérité de l’agriculture. Mais ni discours ni médaille ni enrubannage tricolore ne troublent son calme olympien. Seul le piercing du nez invite à se méfier de cette pose statuaire.
Le veau batifole dans les prés, galopant, et levant la queue. On dirait que quelqu’un la lui tire comme on fait du fil des marionnettes. Il compose des portraits touchants lorsqu’il tète goulûment, de son mufle cognant la mamelle aussi gonflée qu’une baudruche. Le veau passe pour un parfait imbécile. Tellement chéri, tellement mignon, cet écervelé ne sait que finir en compagnie d’une cocotte. Son cul participe à la noblesse du rôti. Mais c’est sa tête qui domine les autres morceaux. Grâce à elle, il brille enfin comme s’il décrochait le certificat d’études. Les paupières modestement baissées, il montre qu’il a de la cervelle, que relève à propos la sauce piquante. Cette découverte force le respect. D’ailleurs au XIXème, pas question d’y mettre un couteau. Elle se dégustait à la cuillère.
Le bœuf est le beauf de la famille. L’oncle célibataire. Déchu de sa virilité, aucune pensée coquine ne vient jamais troubler son déjeuner. Il s’adonne à la mangeaille comme un poisson à la boisson. On le verrait volontiers prendre l’apéro dans un bistrot de campagne. Il chôme depuis que le moteur lui a ravi sa petite industrie. La boucherie n’était autrefois qu’un CDD qu’on lui donnait à la retraite. Le voilà employé à plein temps.
- 4ème
Des vaches revenant du pré. Des masses imposantes, des cornes qui pointent. D’énormes pis se balancent. Le ballet des queues. Le raclement des sabots sur la route. L’écrasement de quelques bouses. Elles sont passées. Et il flotte dans l’air un fumet épais, gras, tenace. La bonne odeur des vaches.
Un troupeau de vaches, c’est tout un monde qui passe. Des bêtes et des hommes. Richesse, diversité des races. Acteurs de l’agriculture, du commerce et de l’industrie.
Un troupeau de vaches, c’est toute une histoire qui surgit. Une civilisation. Et c’est une promesse.
|